Martha, Marcy, May, Marlene
Martha s'enfuit d'une communauté sectaire et tente de trouver refuge chez sa soeur. A l'abri du besoin, dans une grande maison au cadre idyllique, elle lutte contre ses démons et reste enfermée dans une insondable détresse psychologique. Comme le montre la très belle affiche du film, passé et présent se superposent, brouillent les pistes et rendent improbable la construction de repères. Difficile de se retrouver quand on s'est successivement appelée Martha, rebaptisée Marcy May par un gourou charismatique et répondant parfois au prénom de Marlène...Malgré les vastes lieux, ceux de la secte et ceux de l'après, c'est bien d'enfermement dont il est question, celui où l'Autre l'a enfermée avec ses théories fumeuses et ses manipulations affectives.
Ce film, presque minimaliste, agit de manière violente, mais avec beauté. Il pointe en négatif toutes ces prisons que l'on se choisit, tous ces codes sociaux auxquels on souscrit, s'enfermant aussi pour se préserver.
Martha, Marcy, May, Marlene, Sean Durkin