La Dame de Fer
Un film qui bouscule les idées reçues et les a priori, politiques et idéologiques notamment. Portrait, pas toujours forcément attachant, mais émouvant ô combien. Margaret Tatcher, fille d'épicier et diplômée d'Oxford, gravit tous les échelons de la politique pour devenir Prime Minister, première femme à accéder à ce rang en Grande -Bretagne. C'est dire qu'il en faut de la poigne et de l'obstination à tout rompre pour se frayer un chemin dans un monde exclusivement masculin. Femme et d'extraction modeste, elle n'a de cesse de ne devoir qu'à elle-même sa fulgurante ascension au sein du parti conservateur. Ceci explique cela. Forgée par sa propre expérience, elle applique tout ce qui a fait d'elle ce qu'elle est à la politique de son pays sans finalement tenir compte de la diversité des sujets qu'elle gouverne. Nous ne naissons pas égaux, quoiqu'on en dise, et ne possédons pas tous cette résistance face aux événements qui se présentent. Ultra libérale, elle démantèle les services publics, prône l'égalité de l'impôt, sans tenir compte des différences sociales qu'elle ignore. Le film n'approche pas le mécanisme politique et les faits strictement historiques sont relatés par des images d'archives, mais il passe finalement outre la voie strictement politique et pose les questions inhérentes à chaque destinée : la solitude face au destin, la pugnacité nécessaire pour se surpasser, les difficultés de concilier vie professionnelle et vie privée, l'ascension passionnante, le difficile maintien au sommet, la terrible déchéance et la vieillesse qui sommeille et qui nous rattrappe. Questions qui pour elle se posent puissance 10. Déchue de sa superbe, oubliée de tous, elle vieillit seule avec ses certitudes et ses fantômes.
La Dame de Fer, Phyllida Lloyd.