L'écume des jours
Vu récemment, L'écume des jours, du roman éponyme de Boris Vian, une bien étrange fable sur l'amour, la vie et le travail. Colin, jeune homme inventif et oisif tombe amoureux de Chloé. Ils vivent de manière idyllique, "comme sur un nuage", dans un Paris fantasmé, jusqu'au jour où Chloé tombe gravement malade, d'un nénuphar qui lui pousse dans le poumon droit. Colin est obligé de travailler pour subvenir aux besoins coûteux de la thérapie. La vie devient grise et terne (et le film vire au noir et blanc), semble rétrécie (les murs rapetissent), les amis se font plus rares (l'incomparable fan de "Jean-Sol Partre" qui se ruine pour son idôle qu'on aura reconnu sans peine). Un film à l'esthétique travaillée, qui fourmille de trouvailles inventives, dans lequel les époques se télescopent (années 1950/2013)et qui au-delà de son apparente légèreté pose un regard poétique sur les conditions de l'être.
L'Ecume des Jours, Michel Goudry