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chemins de traverse
28 janvier 2012

Séances de rattrapage

Ah! revenir vers les salles obscures après quelques mois d'hibernation culturelle intense!

Cinq films vus depuis le début de l'année :

La délicatesse, de David et Stéphane Foenkinos

Une rencontre idéale, un couple sans histoire et c'est le drame, François meurt subitement...Après un schéma de vie bien huilé, Nathalie, qui décide alors de s'oublier dans le travail, rencontre un homme que tout le monde trouve insignifiant et s'interroge à les voir ensemble. Pourtant, la "perfection" va se frotter à ce qui l'est moins et le choc des contraires va s'avérer salvateur. La délicatesse est une manière d'être qui se décline de manière plurielle.

J'avais aimé le roman et je n'ai pas retrouvé la magie de la plume de Foenkinos qui a pourtant écrit le scénario et pour tout dire je ne me représentais pas Audrey Tautou dans le rôle de Nathalie. 

 

Le Havre, d'Aki Kaurismäki.

 Je suis fan de Kaurismäki et son dernier film m'a complétement conquise : un petit bijou ! 

Marcel Marx (!) et sa femme Arletty vivent chichement dans un quartier populaire du Havre. Il est cireur de chaussures et parle un français impeccablement désuet où l'imparfait du subjonctif cotoie un phrasé précieux. Alors que sa femme est à l'hôpital, foudroyée par une maladie que l'on imagine incurable, il rencontre un gamin black de la "jungle" du Havre. Marcel prend sous son aîle ce gamin recherché par les services de l'immigration et tente par tous les moyens de l'aider à rejoindre sa mère, émigrée à Londres. Tout est délicieusement décalé : le ton, les décors vintage à souhait, les personnages, le temps de l'histoire. Le fait sociétal très actuel s'inscrit dans un décor complétement anachronique qui outre sa qualité esthétique, inscrit une réflexion actuelle dans des temps plus troublés...Le décalage historique donne également un ton intemporel au propos. C'est une jolie fable un tantinet morale sur celui qui sème le bien, récolte ...Un havre de fraîcheur finalement.

 

Louise Wimmer, cyril Mennégun

Après une séparation difficile, Louise se retrouve avec pour seul domicile, sa voiture et pour seul salaire les quelques sous gagnés comme femme de chambre. Elle est plutôt du genre taiseux, Louise, sentant toute la lourdeur des mots lorsqu'ils ne servent pus qu'à se plaindre. Elle survit donc, portée par la musique de Nina Simone, soucieuse de cacher sa misère et de garder l'allure altière d'une vie passée. Le rythme est lent, comme ces jours qui passent avec comme seule promesse celle de s'y tenir. La caméra filme tout à ras de terre sans misérabilisme mais comme pour appuyer l'état de pesanteur dans lequel nous ramène une vie à réfléchir au jour le jour. Le regard ne se lève que pour entr'apercevoir un eldorado bien relatif.

Une vie meilleure, Cédric Kahn

Autre film social, décidément très en vogue actuellement!

Yann et Nadia tombent amoureux et se lancent ensemble dans un grand projet : ouvrir un restaurant au bord d'un lac. Naïfs, mus par leur désir de réussir, ils tombent vite dans l'engrenage du surendettement. La relation de couple dégénère, le manque d'argent se ressent très vite et Nadia est séduite par une proposition de job au Canada. Elle part et laisse son fils à Yann. Il viendra la rejoindre lorsque elle sera vraiment installée...

Mais elle ne revient pas et la spirale destructrice continue d'évoluer. Et pourtant, ils ont envie de travailler, et pourtant ils n'ont pas envie de couler même lorsque tout et tout le monde leur enfoncent un peu plus la tête sous l'eau et pourtant ils ne se sont rencontrés que pour que le meilleur arrive...Un film fort qui avance dans un rythme soutenu sans moment de respiration. Mais le Canada, c'est aussi le pays des grands espaces blancs qui sont comme des pages vierges d'une histoire à réécrire...

Ici-bas, Jean-Pierre Denis

Sous l'occupation, en 1943, soeur Luce est une religieuse dévouée à la foi inébranlable. A l'hôpital de Périgueux, elle est amenée à soigner Martial, jeune aumônier à la foi ébranlée qui a rejoint les rangs du Maquis. Soeur Luce s'éprend d'amour fou, lutte douloureusement contre le désir, y cède, doute du soutien de Dieu et de la fidélité des Hommes. Débarassée du carcan rassurant de la religion, elle est confrontée à la palette complète des émotions et sentiments de manière brutale et ne sait pas maîtriser ce flot soudain et contrasté. Un  film sur l'exaltation, quelle que soit sa source, qui cherche son objet de cristallisation...

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